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que m’importe aujourd’hui…


Je me sentais le cœur qu’un Dieu puissant préfère,
L’anneau toujours intact et toujours traversé
Qui joint le cri terrestre aux musiques des sphères,
L’avenir au passé.

À présent je ne vois, ne sens que ta venue,
Je suis le matelot par l’orage assailli
Qui ne regarde plus que le point de la nue
Où la foudre a jailli !

— Je te donne un amour qu’aucun amour n’imite,
Des jardins pleins du vent et des oiseaux des bois,
Et tout l’azur qui luit dans mon cœur sans limites,
Mais resserré sur toi.

Je compte l’âge immense et pesant de la terre
Par l’escalier des nuits qui monte à tes aïeux,
Et par le temps sans fin où ton corps solitaire
Dormira sous les cieux.

C’est toi l’ordre, la loi, la clarté, le symbole,
Le signe exact et bref par qui tout est certain,
Qui dans mon triste esprit tinte comme une obole,
Au retour du matin.