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ô mon ami, sois mon tombeau


Toutes les musiques des airs,
Tous ces effluves qui s’enlacent
Fuiront le souterrain désert
Où le temps ne luit ni ne passe ;

Et nous serons ce bois des morts,
Ces branches sèches et cassées
Pour qui les jours n’ont plus de sort,
Pour qui toute chose est cessée !

Et pourtant mon cœur éternel,
Et sa tendresse inépuisable,
Plus que l’Océan n’a de sel,
Plus que l’Égypte n’a de sable,

Contenait les mille rayons
De toutes les aubes futures…
— Être un jour ce mince haillon
Qui gît sous toute la Nature !