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TRISTESSE DE L’AMOUR


Les femmes sont sans joie, et se désintéressent
Du sublime univers, plein de vœux inconnus ;
L’esprit bouleversé, ces ardentes prêtresses
S’épouvantent du rêve en leur cœur contenu.

— Amants, ayez pitié de ces bètes divines,
Aimez ce corps qui meurt, ce corps qui va mourir.
Ces fronts contemplatifs que la beauté chagrine,
Que rien, hormis l’amour, ne pourrait secourir !

Les femmes ne sont pas romanesques, l’espace
Qui séduit leurs regards et les vient envahir,
Ne leur offre jamais aucun but qui dépasse
L’éblouissement grave et constant du désir !

Ne leur demandez pas d’être amplement sincères.
Les mots ne servent pas leur vaste vérité,
Ces rêveuses, tandis que vos bras les enserrent,
Poursuivent le divin parmi la volupté.

Ne leur demandez pas d’être humblement fidèles,
Leur cœur puissant a droit à d’infinis détours ;
Leur détresse ressemble à ces cris d’hirondelles
Qui jettent sur le soir tant d’adieux et d’amour !