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LE PRINTEMPS ÉTERNEL


« Je répands tous les morts dans mon immense geste
« Qui couvre tout à coup l’univers de plaisir !
« Les glauques océans, les rafales agrestes
« Balancent la durée éparse du désir… »

Voilà ce que proclame, en ce soir clair et tiède,
Le doux vent qui contient l’Éros aux pieds divins.
— Qu’il soit béni, le dieu ancestral et sans fin
Qui nous suit pas à pas et revient à notre aide,
Car, si ce n’est la mort, est-il d’autre remède,
Ô race des humains ! à vos maux incessants,
Que ce fougueux oubli que verse dans le sang
L’incontestable Amour, à qui toute âme cède ?…