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PENSÉE DANS LA NUIT

Je songe aux morts, je goûte avec austérité
La vie, et ce puissant, régulier délire
Qui, depuis l’humble sol jusqu’aux astres sacrés,
Étend l’acte divin et fier de respirer ;
Et les morts sont sans souffle, et dans leur sombre empire
Jamais plus ne descend ce grand ciel aéré
Qui m’accoste et m’imprègne.
Qui m’accoste et m’imprègne Ô monde, je respire !