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PLUIE PRINTANIÈRE

Quand il parcourt la vaste nue
Est dans ta douce bienvenue.
— Ô perleuse et tremblante échelle
Où mon regard va s’élevant
Aussi rapide que le vent,
Je me tiens sur ta passerelle !
Apaise par ton eau légère,
Qui pourtant s’abat en torrent,
La grande soif d’un cœur souffrant
En qui tout émoi s’exagère !
Viens noyer sous ton eau hardie
Mon déraisonnable incendie ;
Éteins ce cœur si brave, et qui
Languit sur ses lauriers conquis ;
Endors ce frémissant espoir
Qui s’irrite et ne peut surseoir,
Et que je sois, humide amie,
Sous ta ruisselante accalmie,
Comme une Naïade endormie…