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CONTENTEMENT

Tout amusé de son aisance,
— Tel sous un jaune parasol
Un Japonais qui jongle et danse —
Le soleil, ce bel étranger,
Que le froid fait se rengorger,
Crépite, étincelle, s’ébroue,
Darde ses couteaux, fait la roue,
Ne peut pas être fatigué !
— Qu’il est insouciant et gai
Dans son ivresse solitaire.
Ce soleil de toute la terre.
Alors que le pâle Occident
Est déchiré à coups de dents
Par la rude et claire tempête !
Tout nous quitte !… Mais tout à coup
Un oiseau qui gonfle son cou
Semble proclamer à tue-tête.
Faisant face au cinglant étlier.
Qu’il n’abandonne pas l’hiver !