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LES BICHES


Douces, et pourtant infidèles,
Vous fuyez en tressant vos pieds,
Avec des regards effrayés,
Comme un oiseau avec ses ailes !

Tendres animaux clandestins
Vêtus de bure, Couventines,
Qui frémissez dans le matin
Comme des cloches en sourdine,

Dans cette suave saison
J’entends bien vos songes qui volent.
Lorsque les calmes chemins sont
Pleins de sentiments sans paroles !

— Ô rêveuse Communauté
En oraison dans le feuillage.
Immenses papillons d’été.
Corps qui ne semblez qu’un sillage.

Vos yeux sont de dolents soupirs
Dressés sur la brise amollie ;
Mais puisque la mélancolie
N’est que le voile du désir.