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LE FAUNE


« Partout où l’on voit s’émouvoir
Un cœur sensible,
C’est que ma flèche et mon pouvoir
L’ont pris pour cible.

« Ce sont des nymphes aux yeux clairs
Et des faunesses,
Qui dans les cloîtres blancs et verts
Meurent d’ivresse ;

« C’est moi qui fais vivre et briller
Le feu des cierges,
Moi qui mets des roses aux pieds
Des saintes vierges,

« Moi qui dis d’un ton ingénu :
« Mes brebis paissent »
Moi qui suis le berger cornu
Qui les caresse,

« C’est moi Pâques, moi la clarté,
Moi le mystère
C’est moi qui suis, en vérité,
Toute la terre… »