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MICHELET ET SES ENFANTS.


— Qu’est-ce que Michelet ?

Des écrivains et des poètes contemporains ils ne connaissaient, dirent-ils, que Béranger.

Ceci peut aujourd’hui surprendre ; mais ceux qui se rappellent ce temps-là trouveront l’anecdote toute naturelle, tant était grande alors la popularité du poëte.

Quoi qu’il en soit, Michelet fut frappé et attristé de cette réponse. 11 dit à Préault : « Je n’écrirais plus aujourd’hui Le Peuple. »

Après le petit voyage en Normandie on se remit au travail, Michelet invinciblement continua son histoire de la Révolution, Dumesnil, appelé à suppléer au Collège de France M. Quinet nommé membre de l’Assemblée nationale, avait à préparer son cours ; N… s’était, durant tout cet été, plongé dans la botanique, par dégoût de la politique. Il écrivait la Viedes fleurs ; il lisait Linné et les Mémoires de Réauraur sur les insectes ; à cela il entremêlait Horace et les psaumes de David. M. Michelet alla à Vascœuil et y resta plus longtemps qu’il n’y était resté à aucun de ses précédents voyages ; cependant il dut retournera Paris. Dumesnil, retenu au manoir par des affaires personnelles, ne voulut pas qu’il repartît seul, et madame Adèle l’accompagna. Dans les lettres que