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100 000 prisonniers. Environ 3 000 hommes s’échappèrent et passèrent en Belgique, où ils furent désarmés.

Les Allemands perdirent près de 9 000 hommes, dont 2 000 tués.


Il serait impossible de citer tous les traits de courage dont s’honorèrent les troupes françaises dans cette lutte désespérée. Partout les premières lignes combattirent avec la plus grande opiniâtreté ; mais, dans les combats, il se produit souvent du désordre sur les derrières ; il en fut ainsi à Sedan.

Tandis que les uns cherchaient à faire trouée et affrontaient bravement la mort, d’autres reculaient sur la ville comme s’ils pouvaient espérer y trouver un abri, et les projectiles ennemis tombaient au milieu de ces masses qui tournoyaient sur elles-mêmes dans la plus grande confusion.


Le lendemain, pendant que le roi Guillaume, parcourant les bivouacs, était acclamé par son armée victorieuse, l’empereur Napoléon, prisonnier de guerre, prenait le chemin de l’Allemagne.

Les troupes françaises, réunies dans une boucle de la Meuse, la presqu’île d’Iges, à laquelle fut justement donné le triste nom de Camp de la faim, y restèrent, du 3 au 7 septembre, sans abris, sans vivres, sous la pluie. Elles eurent à supporter les plus grandes souffrances physiques ; leurs souffrances morales furent plus grandes encore.

Depuis Waterloo, la France n’avait pas vu pareil malheur ; jamais l’armée française n’avait subi pareille humiliation.