Page:Niox - La guerre de 1870, simple récit.djvu/52

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mait l’intention de sortir de Metz dans la direction du nord. Ainsi sollicité, le maréchal de Mac-Mahon se décida, contre son gré, à marcher aussi vers le nord, afin de passer la Meuse au-dessous de Verdun, et de chercher à se réunir au maréchal Bazaine ; mais ces hésitations avaient fait perdre un temps précieux. L’Armée de Châlons ne commença son mouvement que le 23.

Jusqu’au 26, les Allemands n’eurent aucun renseignement certain sur sa situation. Un journal saisi à la poste leur donna les premiers indices.

Les journaux français, avides d’informations, publiaient tout ce qu’ils apprenaient sur les opérations des armées ; ils renseignaient ainsi l’ennemi, tandis que les journaux allemands étaient attentifs à ne rien dire de nuisible à leurs intérêts.

La cavalerie allemande fut lancée à la découverte. Le 26, ses reconnaissances annoncèrent la présence de l’armée française du côté de Vouziers et de Grand-Pré. Aussitôt les ordres furent donnés en conséquence.

Un mouvement de conversion générale avait déjà commencé le 26 ; le 27, toutes les colonnes firent franchement par le flanc droit.[1]


Ainsi donc, les corps d’armée allemands marchaient du sud au nord ayant pour point de direction la Meuse du côté de Beaumont ; les corps français marchaient de l’ouest à l’est et avaient également pour point de direction Beau-

  1. Les gens du pays racontent qu’un soir, en arrivant sur une hauteur qui domine le village de Nouart, les cavaliers allemands, harassés par la fatigue de ces journées de marche forcée, poussèrent soudain de bruyants hourras ; ils venaient d’apercevoir à l’horizon la longue ligne de feux des bivouacs qui décelaient les positions de l’armée française. C’était une regrettable coutume prise dans les guerres d’Afrique et qui ne convenait pas à la guerre actuelle. Lorsque les troupes bivouaquent, des précautions doivent être prises pour que les feux ne soient pas vus de l’ennemi.