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fait une mère ou une sœur qui se sépare d’une compagne bien-aimée.

Les témoins de Marianne étaient M. de Boutin et M. Rivière, le médecin de Cadillac ; ceux de Jacques, M. Dufour-Lafeuillade et M. Orphée Labarthe.

M. Drieux, à quelque temps de là, fut nommé président dans le plus petit tribunal de tout le Midi… Il n’en sortira pas. Il le sait.

— Ma carrière est brisée, dit-il quelquefois avec un soupir de désespoir !… L’ambition et les honneurs m’échappent ; mais… les écus du beau-père me restent.

On a conduit Georges Larroche dans la maison centrale de fous, à Auch.

Il se croit toujours M. de Sauvetat, il le répète, il parle sans cesse de son honneur outragé.

Mais ses forces déclinent, et une sorte de somnolence, chaque jour plus profonde, a remplacé l’exaltation factice qui avait succédé à la mort de sa femme.

M. de Boutin a remplacé M. Drieux comme président au tribunal de Roqueberre.

Il aime Jacques et Marianne comme s’ils étaient vraiment ses enfants. Il parle de transmettre ses biens et son nom à leur second fils.

Il le fera.

Jacques, après les premiers jours de son bonheur, a repris sa tâche d’intelligence et de dévouement.

Plus que jamais il veut consacrer ses forces et sa vie à la cause de sa jeunesse : il veut soutenir les droits du peuple, l’instruire, le régénérer, ou le défendre, suivant l’occasion.

Sa femme le pousse dans cette voie et l’affermit dans ces idées, qu’elle comprend et qu’elle partage.