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mois et parcoururent ensemble une partie de l’Amérique et de l’Europe.

Lorsqu’un temps convenable fut écoulé depuis la perte du général, ils rejoignirent la petite ville de Roqueberre, où demeurait la fiancée de Lucien, Blanche d’Auvray.

À part la mort de son père, M. de Sauvetat n’avait rien écrit des autres événements ; Miriam était donc complètement inconnue de madame d’Auvray et de sa fille.

Le jeune homme se rendit seul chez sa future belle-mère et lui raconta l’histoire de sa sœur.

— Quoiqu’elle ne veuille rien accepter de la fortune de notre père, dit-il, mon intention formelle est de lui en donner la moitié. De plus, j’ai juré de veiller sur elle et de la traiter comme ma fille. Aujourd’hui, Madame, mon foyer va devenir le vôtre ; consentez-vous à ce que Marianne y trouve sa place ?

— Je ne connaissais pas encore votre cœur, mon fils, répondit madame d’Auvray profondément émue, je vous remercie de votre confiance.

Allez me chercher votre sœur, ce sera ma seconde fille, elle ne me quittera plus.

Marianne entra le même soir à l’hôtel d’Auvray.

Blanche apprit le nom et l’origine de Miriam devant elle-même et des lèvres de Lucien. Elle lui tendit alors les bras.

— Ma sœur, dit-elle à l’étrangère, ma mère a aujourd’hui deux filles, elle l’a déclaré à M. de Sauvetat ; aimez-nous comme nous vous aimerons…

Le lendemain du mariage de mademoiselle d’Auvray avec M. de Sauvetat, ce dernier fit apporter dans sa nouvelle demeure les souvenirs que la jeune fille avait gardés de la tribu.