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Lorsque Marianne s’apprêta à quitter Lucien pour regagner sa villa, les funérailles n’avaient pas encore eu lieu.

Le général, revêtu de son costume de parade, était étendu sur sa couche funèbre.

Lucien, ayant éloigné tous les étrangers, fit entrer Marianne. Celle-ci s’agenouilla devant le lit mortuaire, et demeura longtemps immobile dans un recueillement profond.

Elle se releva enfin, la figure inondée de larmes ; puis, se penchant vers le cadavre raidi et immobile, elle prit sur la poitrine du général la croix d’honneur qui brillait au milieu des autres décorations de tout pays et de tout genre.

— De votre héritage, mon père, dit-elle la voix entrecoupée, je ne veux que cette preuve de votre honneur et de votre vaillance ; je ne la souillerai pas ! Comme vous, quelques épreuves que me réserve la vie, je saurai demeurer loyale et pure. Adieu !



XVI

LE SERMENT TENU


Après avoir réglé toutes ses affaires en Afrique, Lucien de Sauvetat partit pour New-York, où il retrouva sa sœur.

Le petit domaine du mont Gamara fut confié aux deux serviteurs qui d’ores et déjà devaient y vivre.

Marianne et son frère voyagèrent pendant quelques