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réfléchie, et une sérieuse maturité dans ses décisions.

En vivant à côté de Marianne, il s’éprit d’elle ; lorsqu’il partit pour Paris, il emporta au fond de son cœur un amour caché aux yeux de tous, mais qui ne devait finir qu’avec sa vie.

Son droit terminé, il vint se fixer à Auch, où il fit de superbes débuts comme avocat.

En dehors d’une fortune personnelle considérable, la supériorité de son talent et de son caractère, ne tardèrent pas à fixer sur lui l’attention de tout le pays.

Personne ne doutait alors que, le jour où il lui plairait d’aller essayer ses forces sur un théâtre plus en harmonie avec ses facultés et son intelligence, une magnifique carrière ne s’ouvrît devant lui.

Mais Jacques, n’avait garde de quitter Auch.

La distance, entre cette ville et Roqueberre, n’est pas très grande, et lui permettait de fréquentes visites chez M. de Sauvetat.

Les quelques années passées Paris, dans le joyeux tumulte du quartier latin, n’avaient pas fait oublier au jeune homme, la suave apparition qui avait traversé sa jeunesse.

Au contraire, il était revenu dans le pays rapportant son amour intact et pur, sans que nulle pensée étrangère l’ait jamais effleuré.

Il retrouva Marianne plus sérieuse et plus belle qu’il ne l’avait laissée, mais dans ses grands yeux d’enfant, il y avait bien toujours la même flamme honnête et loyale qui avait pris son cœur.

Jacques comprit, que son bonheur était entre les mains de la jeune fille.

Qui était-elle ?… d’où venait-elle ?… Que lui importait ?…

M. de Sauvetat le savait ; M. de Sauvetat, c’est-à-