Page:Ninous - L Empoisonneuse.pdf/364

Cette page a été validée par deux contributeurs.

La réputation de vaillance et de sainteté du vieux cheik était très grande. Il avait pour ami Mohhy-el-Din avec lequel il rêvait de rendre à l’Algérie sa puissance et sa grandeur passées.

Le 28 septembre 1832, Muzza-ben-Noséir, après avoir soulevé par son énergie et son éloquence, toutes les tribus voisines de Mascara, fut un de ceux qui firent proclamer le fils de Mohhy-el-Din, Abd-el-Kader, sultan de l’Algérie.

Deux ans, ils combattirent côte à côte et tinrent tête à l’invasion.

Mais la politique de l’émir était une politique de ruses et d’embûches ; il ne lui en coûtait pas de signer un traité de paix avec l’ennemi, résolu à le trahir à la première occasion.

Le caractère droit et loyal de Muzza ne pouvait s’accommoder d’une semblable politique.

Il brisa avec Abd-el-Kader, et se retira dans sa vallée, fier, inébranlable dans ses principes et sa volonté.

Il attendit que le moment de défendre sa tribu arrivât, prêt à verser son sang pour elle. Mais le traité du 26 février 1834 fut conclu, et vint donner à l’Algérie une paix apparente. À la faveur de cette trêve, le gouvernement français essaya de pacifier la province d’Oran, la plus difficile et la plus insoumise.

Pour arriver à ce but, non-seulement il ouvrit des marchés, et aida les commerçants à établir des comptoirs, mais il envoya aussi des officiers supérieurs en mission extraordinaire, soit pour apaiser les esprits et leur donner confiance en la domination française, soit pour mettre notre autorité en relation immédiate, avec les cadis, les cheiks et les émirs.

Dans les tribus encore rebelles, ces officiers dégui-