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— Marianne de Sauvetat ! s’écria-t-il en répétant les noms qu’il venait de lire, Marianne de Sauvetat ! Ah ! l’amour vrai ne se trompe jamais, je leur avais bien dit qu’elle était sa fille ou sa sœur !

— Sa sœur ! oui !… soupira la jeune femme ; ah !… pauvre Lucien !…

Et ses larmes mal séchées recommencèrent couler.

On frappa à la porte.

M. Dufour était là. Il annonçait à Jacques que, vu l’heure avancée, il devait partir.

Jacques, bouleversé par sa dernière émotion, se soutenait à peine.

— Je vous remets votre prisonnière, Monsieur, dit-il enfin ; mais, dans quelques jours, je viendrai vous réclamer l’innocente réhabilitée, ma femme !…

— Ah ! s’écria l’excellent directeur, elle consent donc à parler !…

— Hélas ! interrompit la captive avec un sanglot, ne vous réjouissez pas, Monsieur. Si vous saviez à quel prix la liberté va m’être rendue, il est bien sûr que vous me plaindriez !…





XIII

LE MANUSCRIT DE MARIANNE


À l’époque de la conquête de Grenade par Ferdinand et Isabelle, en 1492, il y avait dans le conseil du roi maure, le faible et impuissant Boabdil, un homme de haute noblesse, à l’énergie indomptable, au cœur vail-