— Tout est grave pour moi maintenant, murmura-t-elle.
— Non, non, ce que tu as n’est rien qu’une crise passagère. Seulement j’ai peur de te lasser, ou bien que la faiblesse ne t’empêche de me répondre.
La jeune fille se recueillit.
— Parlez, ma mère, je vous écoute, dit-elle.
Blanche hésita.
— C’est très délicat, balbutia-t-elle ; mais tu as du cœur, et il te sera facile, je l’espère du moins, de ne pas méconnaître le sentiment qui me fait agir. Jacques t’a-t-il poussée à arranger tes affaires ?
— Mes affaires ? répéta Marguerite toute surprise ; mais je ne sais pas ce que vous voulez dire. Je ne me suis jamais mêlée d’aucune. C’est Jacques qui se charge de tout cela. N’est-ce pas son rôle, du reste, je crois ?
— Évidemment ; mais tu as dix-huit ans passés, et à cet âge tu as aussi le droit…
Les paroles parurent ne plus vouloir sortir de sa gorge.
— De quoi donc, ma mère, expliquez-vous.
Blanche tourmenta ses bagues avec impatience.
— Tu es mauvaise, dit-elle, tu ne veux pas me comprendre.
— Vous vous trompez, je vous assure que je ne comprends réellement pas.
— Eh bien ! voilà. Ma fortune personnelle a été très fortement entamée par les dettes de Georges que j’ai dû payer lors de notre mariage.
La jeune fille ne put réprimer un mouvement de surprise.
— Oui, oui, continua négligemment madame Larroche, je n’en ai pas fait mystère, du reste. J’ai dû,