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Marianne chancelait, brisée par cette émotion sans nom.

Madame Marie-Aimée les sépara, et remit Marguerite entre les mains de Jacques qui attendait au parloir.

L’enfant, qui ne se contenait plus, était mourante.

— Merci, Jacques, dit-elle au jeune homme lorsque la voiture les emporta loin de Cadillac, grâce à toi, j’aurai reçu sa dernière bénédiction !…



X

LA COURONNE D’ÉPINES


Marguerite, revenue à Roqueberre, se trouva beaucoup plus malade.

Les couleurs de son teint disparurent peu à peu, l’amaigrissement augmenta chaque jour ; la première quinzaine de novembre n’était pas écoulée, qu’elle n’était plus que l’ombre d’elle-même.

Ce changement si subitement arrivé effraya Jacques, il ne vivait plus, il se désespérait, il maudissait presque le voyage de Cadillac, il lui semblait que Marguerite était allé demander à Marianne la permission de mourir.

Il suppliait sa pupille de lui laisser appeler M. Chérac.

La jeune fille, à la voix de son tuteur, secouait la sombre torpeur dans laquelle elle restait plongée des journées entières, mais elle refusait impitoyablement de voir tout médecin étranger.