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Elle ouvrit ses bras en devenant pâle comme une morte. Marguerite était sur son cœur.

Le visage de l’enfant était baigné de larmes, elle renversa sa tête sur l’épaule de Marianne et murmura ces seuls mots :

— Ma mère !

Mais tout ce que l’amour ardent, la tendresse infinie, l’affection profonde peuvent contenir de plus vrai et de meilleur était dans l’accent de Marguerite.

Marianne, mourante, la couvrit follement de baisers.

— Toi ici, ma fille, mon trésor, mon adorée, est-ce possible ?

Pendant un instant, on n’entendit que des mots indistincts, des bruits de larmes et de caresses.

— Enfin, je te revois ! disait Marguerite.

— Tu m’aimes donc encore ?

— Oh ! oui ! toujours !…

Madame Marie voulait les laisser.

— Nous ne devons pas nous quitter d’aujourd’hui, Aimée, fit Marianne avec un doux sourire, c’est toi qui l’as dit.

Puis, abaissant les yeux sur sa robe élégante :

— Je comprends, ajouta-t-elle tout à coup, Marguerite ne devait pas me revoir autrement ! Ô Marie ! quelle exquise délicatesse est la tienne !

Et madame de Ferreuse eut sa part de baisers et d’affection.

— Qui t’a accompagnée ici, ma chérie ? demanda Marianne à l’enfant, lorsque le premier moment d’effusion fut passé.

— Jacques.

Marianne chancela.

— Je ne pouvais venir qu’avec lui, continua Mar-