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Mais non, la fille ambitieuse veille !… Elle veut une fortune. Séductions de Marianne vis-à-vis de son futur qui finit par succomber… Deuxième période. — L’enfer dans le ménage succède au paradis des premiers jours…

C’est avec les plus vives images de son répertoire que l’avocat général peint les désespoirs muets de Blanche, la femme irréprochable et sublime, dont nul ne connaîtra les découragements ni n’essuiera les larmes, et qui ne se consolera que par le suprême témoignage de sa conscience.

Puis il parle de l’arrivée de Jacques dans la famille de Sauvetat, de Jacques séduit à son tour par cette beauté fatale, de Jacques ébloui qui lui propose son nom. Splendide affaire !… L’accusée n’a garde de refuser, mais l’amant jaloux se cabre et menace. Marianne est adroite, elle demande du temps à son fiancé, pendant que, pour calmer M. de Sauvetat, elle simule une rupture avec Jacques.

Malgré toute sa volonté, elle n’atteint pas son but, et l’opiniâtreté du grand seigneur ardent et absolu qui ne veut pas de partage déjouant ses efforts, elle n’hésite plus, et dénoue la situation par le crime.

À ce moment, et après son exposé, le magistrat s’empare du moindre incident, relève chaque témoignage, fait tout concorder, avec un talent remarquable, et tire de l’ensemble des faits de foudroyantes déductions contre Marianne.

Puis avec un redoublement d’énergie :

— Non, s’écrie-t-il, vous ne laisserez pas surprendre votre bonne foi par ce que cette cause a d’étrange et de mystérieux ; vous fermerez les yeux devant cette beauté vraiment remarquable pour vous souvenir