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Elle ne répondit pas.

— Le secret de votre naissance vous est-il connu ?

— Parfaitement.

Un nouveau murmure se fit entendre dans la salle.

— Voulez-vous le dire aujourd’hui ? En mettant un peu de sincérité dans vos réponses, vous éclairerez la justice, qui bien certainement vous en tiendra compte.

— Je dois me taire, je l’ai juré. Quant à la justice, je ne lui demande ni indulgence ni pitié.

— Quel âge avez-vous ?

— Vingt-cinq ans.

— Étiez-vous parente ou alliée de M. de Sauvetat ?

— J’ai été recueillie par lui.

— Ce n’est pas répondre à notre question.

— C’est la seule chose que je puisse vous dire.

— Quel est votre pays natal ?

— Je dois encore ne pas vous répondre.

— La police a suivi les traces de M. de Sauvetat, lors de son retour en France avec vous ; c’est à New-York qu’on vous voit avec lui pour la première fois. On a donc tout lieu de croire que vous êtes Américaine.

Le visage de Marianne demeura impassible.

— À quel titre, reprit le président, étiez-vous acceptée dans la maison de Sauvetat, et quel était votre rôle ?

— Je l’ai déjà dit, M. de Sauvetat avait promis à mon père mourant de veiller sur moi et de ne jamais m’abandonner.

Lorsque mon protecteur s’est marié, il a averti madame d’Auvray de la charge qu’il avait acceptée, et l’a mise au courant de tout ce qui me concernait. Elle a approuvé M. de Sauvetat et a consenti à mon introduction dans sa famille.

— Madame de Sauvetat a-t-elle été instruite égale-