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— C’est moi, répondit résolument le jeune homme, que voulez-vous ?

— Vous révéler une chose d’où dépend, à coup sûr, le sort de mademoiselle Marianne : voulez-vous venir avec moi ?

— Marchez, dit Jacques sans la moindre hésitation, je vous suis.

— Pas avant que vous m’ayez juré deux choses.

— Lesquelles ?

— Attendez, vous les saurez tout à l’heure ; mais pourquoi ne me demandez-vous pas mon nom ? C’est peut-être du courage de votre part, ou bien vous êtes armé…

Ici la voix trembla légèrement.

— Je ne suis pas armé, répondit Jacques ; je n’ai pas peur, parce qu’à part la tâche à laquelle je me suis voué, tout, même la vie, m’est indifférent.

— Oh ! nous ne sommes pas des malfaiteurs, mais seulement des gens prudents. Voilà l’explication de notre bizarre rendez-vous.

— Je ne vous en demandais pas tant, dit Jacques, encore une fois, cela m’est égal. Hâtez-vous seulement de me faire connaître les conditions que vous mettez à notre entretien.

— Vous êtes homme d’honneur ; vous allez d’abord me donner votre parole d’honnête homme de ne jamais révéler à âme qui vive ce que nous vous dirons. Ensuite vous nous payerez la somme que nous vous demanderons si notre proposition vous agrée.

— Je ne ferai part à personne de ce que vous me révélerez, dit Jacques en étendant la main, je vous le jure, et si ce que vous avez à me dire peut m’aider à sauver Marianne, je vous donnerai la moitié de ma fortune : un million.