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POÉSIES

Sous son dur gantelet ployer ta souple taille,
Je te vois succomber à l’ardente bataille,
Et tes longs cheveux blonds inonder l’oreiller !
Oh ! cet homme qui ronfle ! il va se réveiller !
Puisse un noir cauchemar sur lui poser sa griffe.
yseult
Oh ! ne crains rien, ce n’est qu’un époux apocryphe.
Avec cet Enguerrand du carré Marigny
Depuis longtemps, mon cher Tristan, c’est bien fini
De rire, et c’est cela qui lui rend l’humeur noire.
tristan (à part)
Croyons-la, c’est poli — Toujours la même histoire.
Haut.
Ange d’amour, merci, je crois à ta candeur,
Le ciel n’est pas plus pur que le fond de ton cœur,
C’est un doux paradis où tout seul je pénètre,
Tombant à genoux.
Une ineffable joie envahit tout mon être.
yseult
Mon cœur est un boudoir dont toi seul as la cté.
tristan
Dans ta douce prison puis-je être bouclé.
Sa muraille est charmante. Ah ! pour ma vie entière
Je voudrais, chère Yseult, t’avoir pour guichetière.