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POÉSIES

Scène I


YSEULT (seule, écoutant)

On entend une horloge quelque part.
Huit heures ! j’ai très faim ! — Appelons Fenimore !
Elle frappe dans ses mains, le nègre arrive.
Ô ! nègre que je hais, esclave que j’abhorre !

Vieux bâton de réglisse !… — Allons, mets le couvert.
Apporte ici la lampe et son abat-jour vert.

Le nègre dépose une lampe sur la table, et lui sourit à larges dents.
Elle le présente au public.
Mon gardien, mon bourreau, bref, un vieux camarade,

Et voici mon mari — qui vient de la parade.

Scène II


YSEULT, ENGUERRAND

Rumeurs à la porte, qui s’ouvre brusquement, livrant passage à un chasseur barbarement vêtu, qui secoue sa capeline pleine de neige, la neige de ses cheveux, de sa barbe et de ses bottes.

yseult
C’est lui !
enguerrand
 C’est moi.
yseult
C’est lui !