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POÉSIES

Pour causer avec lui chanter vaudrait bien mieux.
Puis, en vocalisant, répondre à ses aveux…
Il porte des parfums, des perles, une bague
Dont le chaton contient du poison, une dague.
Cet Italien blond, avec son air hautain,
A le tort d’évoquer la Porte-Saint-Martin.
Par son charme exotique un instant amusée
Je l’ai regardé vivre et suis désabusée ;
À mon cœur c’est en vain que je voudrais mentir,
Hélas ! ce n’est pas lui qui me fera sortir
De cette indifférence amère où je m’ennuie
Affreusement, ainsi qu’une reine obéie…
N’avoir pas un regret, n’avoir pas un désir,
Ignorant le bonheur, vivre dans le plaisir ;
Rien, rien, pauvre Diane, oh ! que ne donnerais-je
Pour voir fondre au soleil cette froideur de neige ?

Un peu tristement.
J’avais fait au printemps un rêve bien bourgeois :

Seule, avec mon mari, venir passer un mois
À la mer, et qui sait ? c’eût peut-être été drôle,
Nouveau dans tous les cas, mais ce n’est pas le rôle,
Je le vois bien, qui m’est par le sort dévolu,

Car le duc…
Avec ironie.
Car le duc… Oh ! bien malgré lui, n’a pas voulu,

N’a pas pu, veux-je dire ; un travail d’importance
Extrême tout l’été retient son Excellence