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LE CRÉPUSCULE DES IDOLES


— combien plus encore sur la belle nature, sur l’Italie par exemple… L’homme du soir, avec les « instincts sauvages endormis[1] » dont parle Faust, cet homme a besoin de la villégiature, du bain de mer, des glaciers, de Bayreuth… Dans des époques comme la nôtre, l’art a droit à la reine Thorheit[2] — comme une espèce de vacance de l’esprit, de la verve, du sentiment. C’est ce que Wagner comprit. La reine Thorheit rétablit…

31.

Encore un problème de la diète. — Les moyens dont se servait Jules César pour se défendre de l’état maladif et des maux de tête : énormes marches, genre de vie aussi simple que possible, séjour ininterrompu en plein air, fatigues continuelles — ce sont en grand les mesures de préservation et de conservation contre l’extrême vulnérabilité de cette machine subtile qui travaille sous la plus forte pression, de cette machine que l’on appelle Génie. —

32.

L’immoraliste parle. — Rien n’est plus contraire aux goûts du philosophe que l’homme en tant qu’il désire… S’il ne voit l’homme que dans ses ac-

  1. Allusion au vers du Faust de Gœthe :

    « Entschlafen sind nun wilde Triebe »

    N. d. T.
  2. Parsifal. — Je traduirais volontiers « la pure imbécillité »
    N. d. T.