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HUMAIN, TROP HUMAIN, DEUXIÈME PARTIE



272.

De l’esprit des femmes. — La force intellectuelle d’une femme paraît démontrée lorsque, par amour pour un homme et son esprit, elle sacrifie son propre esprit, et lorsque, sur ce domaine nouveau, primitivement étranger à sa nature, où la pousse la tendance d’esprit de son mari, il lui naît immédiatement un second esprit.

273.

Élévation et abaissement sur le domaine sexuel. — La tempête du désir entraîne parfois l’homme à une hauteur où tout désir se tait : c’est quand il aime véritablement et quand il vit plutôt d’une existence meilleure que d’une volonté meilleure. Et d’autre part une femme bonne descend parfois jusqu’au désir, par amour véritable, et va jusqu’à s’abaisser devant elle-même. Ce dernier cas surtout fait partie des choses les plus émouvantes que l’idée d’un bon mariage puisse entraîner avec elle.

274.

La femme accomplit, l’homme promet. — Par la femme, la nature montre ce qu’elle est parvenue à accomplir jusqu’à présent, dans son travail sur la statue humaine ; par l’homme, elle montre ce qu’elle avait à surmonter dans ce travail, mais aussi tout ce qu’elle se propose encore de faire avec l’être humain. — La femme parfaite de tous les temps représente l’oisiveté du créateur, au septième jour