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contraire les mains de ses semblables se tendent passionnément vers les fantasmagories qui se jouent sur le théâtre politique, que ses semblables se pavaneut sous. cent masques différents, jeunes gens, hommes ou vieil- · lards, pères, citoyens, prêtres, fonctionnaires, commerçants, tous occupés avec ardeur à jouer leur propre comédie et ne songeant nullement à s’observer euxmêmes. Sion leur posaitla question : « Pourquoi vistu ? » tous répondraient avec fierté : « Pour devenir un bon citoyen, un savant ou un homme d’État. ai Et pourtant ils sont quelque chose qui jamais ne pourrait devenir quelque chose de différent. Pourquoi sont-ils précisément cela ? Pourquoi cela et non point quelque chose de meilleur ? ’l’ * · ·

Celui qui ne comprend sa vie que comme un point dans l’évolution d’une race, d’un État ou diunescience et qui par conséquent veut entièrement se subordonner au développement d’une matière déterminée, à l’histoire — et dont il fait partie, n’a pas compris la tâche que lui ’ impose l’existence et il lui faudra Yapprendre une autre · fois. Cet éternel devenir est un guignol messenger qui fait que l’homme s’oublie lui-même, c’est le divertissement qui disperse l’individu à tous les vents, c’est la joie, sans fin de la badauderie que ce grand enfant qu’est notre · temps joue devant nous et avec nous. L’béroïsme de la véracité consiste précisément en ceci que l’on cesse un jour d’être son jouet. Dans le devenir tout est creux, trompeur et plat, tout estdigne de notre mépris. L’énigme quedoit deviner l’homme, il ne peut la deviner que dans l’être, dans le conditionné, dans l’impérissable. Dès lors, il commencera à examiner combien profondément il se