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que les amis et les ennemis avec lesquels Wagner s’explique en tant qu’écrivais ont certains traits qui leur sont communs et qui les séparent essentiellement ce pe1lplG))pol1I’lequel Wagner travaille en tant qu’artiste, q’rr ; Par le raffinement et la stérilité de leur culture ils sont lr tous les points de vue l’opposé du peuple, et celui qui ’ veut être compris par eux est forcé de parler d’une manière impopulaire, ainsi que l’ont fait nos meilleurs prosateurs, ainsi que le fait Wagner lui-même. On peut deviner à quel point il a dû se faire violence. Mais la force de cet instinct de prévoyance presque maternel, pour lequel aucun sacrifice ne lui coûte, le fait rentrer dans cette atmosphère de savants et d’hommes cultivés que sa qualité de génie créateur l’avait fait abanignner à jamais. Il se soumet au langage de la culture 4 et à toutes les règles de ses moyens de communication, bien qu’il eût été le premier à sentir la profonde insuf— ’ fisance de ces moyens.

Car, s’il y a quelque chose qui distingue son art de lîart des temps modernes, c’est bien ceci qu’il ne parle plus le langage cultivé d’une caste paticuliére et qu’en général il ne connaît plus de contraste entre les lettrés et les 1, illettrés. Par là, il se place en opposition directe avec toute la civilisation de la Renaissance, laquelle noirs a enveloppes jusqu’à présent, nous autres hommes moder- · nes, de ses lumière set de ses ombres. L’art de Wagner, en nous transportant par moments en dehors de cette Fa civilisation, nous permet de jeter un coup «·l’œil d’ensemble sur son caractère uniforme ; Alors nous voyons, il en Goethe et en Leopardi les derniers grands représen- ;. tants attardés des poëtes philologues italiens, en Faust