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et, en même temps, il leur posait sa question grandiose et douloureusement incisive : " - '

(t Où êtes—vous, vous qui souffrez comme moi et dont _ les besoins sont les miens ? Où est là collectivité que j’aspire à voir un jour sous l’aspect du peuple ? Je vous reconnattrai à ceci que votre bonheur, votre consqlation seront les mêmes que les miens.Votre joie me révèleran votresoutl‘rance l r C’est par la voix de Tannhæuser et de L'obengrin qu’il interrogeait ainsi, qu’il se met- tait en quête de ses semblables. Le Solitaireavait soif de collectivité. _ - . ' '

4 Mais quel fut alors le sentiment qu’il éprouve É? Per- sonne ne lui répondit ; personne n’avait compris la ‘ question. Ce ne fut pas que l’on gardât le silence ; tout au contraire, on répondit-à cent questions qu’il n’avait point posées; on dissertait sur les nouvelles produc- tions, comme si elles avaient été faites pour être mises ‘ en pièces par des paroles. Ce fut comme si la manie écris l vassière. et jacassante, en matière d'esthétique, 's‘était" - emparée des Allemands, qui, pris de f‍ièvre, se jetèrent ,indiscrètement sur ces œuvres d’art et .s'ur la personne ' de. leur auteur, avec ce manque de discrétion et ‘de dé- à 'lieatease qui distingue le savant aussi bien que le journaliste allemand. Wagner essaya par des écrits de faciliter la compréhension de son problème ; ces écrits I ne provoquèrent qu’une nouvelle confusion et de nou- Î veaux murmures :Iun musicien qui écrit 'et qui pense 5 était: alors ,un nonäsens pour tout le monde. On s’écria V alors qu’il n'était qu’un théoricien 'qui"veut'transfor- ÿ _. ,mer l’art au moyen d’idées subtiles et on le conspusiu .ÀWagner en fut comme étourdi.Le problème qu’il posait