être qui pense bien et qui sait conclure logiquement, si ’
l’on n’est parvenu, au préalable, à faire de lui un être
qui sait sentir juste. Si donc la musique de nos maîtres
allemands résonne, au milieu d’une humanité à tel i r- î
point malade, qu’entend-on résonner au l juste ? Rien A
autre chose qu’un sentiment exact, l’ennemi’de toutes
convention, de toute aliénation factice, de toute incompréhension
d’homme à homme. Cette musique équivaut
à la fois à un retour à la nature, à une purification et
à une-transformation de la nature ; car c’est dans l’âme
des hommeslles plus aimants qu’est né le besoin de ce
retour et c’est dans leur art que résonne la nature
trans/armée en amour.. A à Q
Prenons cet exposé comme une réponse de Wagner à. la question de savoir ce ique signifie la musique de notre temps. Mais il tient encore en réserve une seconde réponse. Le rapport entre la musique et. la vie n’est past ’ seulement le rapport d’une espèce de langage à une autre espèce ; c’est aussi le rapport du monde parfait de Pauditiop au/monde complet de la vision. Considérée comme un phénomène visuel et comparée aux phénomèë nes antérieurs de la vie, l’existence des hommes actuels olfre cependant’le spectacle d’une pauvreté et d’un épuië ’ sement indicibles, malgré, son ineffable variété, dont seul le regard superficiel peut se satisfaire. Qulon aille donc y regarder de plus près pour analyser l’impression que produit cette multiple bigarrure. Ne croirait-on pas voir le scintillement d’une mosaïque dont les innombrables ’, ’· parcelles mouvantes sont toutes empruntées des civilisations passées ? Ici tout n’est-ii pas fastes déplacés, agitation simulée, dehors trompeurs ? Un vêtement dé-