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Du Grand Désir.
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Ô mon âme, je t’ai appris à dire « aujourd’hui », comme « autrefois » et « jadis », et à danser ta ronde par-dessus tout ce qui était ici, là et là-bas.

Ô mon âme, je t’ai délivrée de tous les recoins, j’ai éloigné de toi la poussière, les araignées et le demi-jour.

Ô mon âme, j’ai lavé de toi la petite pudeur et la vertu des recoins et je t’ai persuadée d’être nue devant les yeux du soleil.

Avec la tempête qui s’appelle « esprit », j’ai soufflé sur ta mer houleuse ; j’en ai chassé tous les nuages et j’ai même étranglé l’egorgeur qui s’appelle « péché ».

Ô mon âme, je t’ai donné le droit de dire « non », comme la tempête, et de dire « oui » comme dit « oui » le ciel ouvert : tu es maintenant calme comme la lumière et tu passes à travers les tempêtes négatrices.

Ô mon âme, je t’ai rendu la liberté sur ce qui est créé et sur ce qui est incréé : et qui connaît comme toi la volupté de l’avenir ?

Ô mon âme, je t’ai enseigné le mépris qui ne vient pas comme la vermoulure, le grand mépris aimant qui aime le plus où il méprise le plus.