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Ség… lui avait dit que le baptême des enfants que l’empereur et l’impératrice devaient nommer aurait lieu la semaine suivante, et M. de Lorency, chargé d’en prévenir sa femme, fut obligé de venir se concerter avec elle sur cette prochaine solennité. Au premier mot qu’il en dit à Ermance, il la vit pâlir et se troubler. M. Brenneval, qui était présent, pensa que la crainte de déplacer un enfant d’une santé si faible, à qui la moindre fatigue pouvait être funeste, était la cause de cette émotion pénible, et il proposa à sa fille d’aller lui-même à Montvilliers chercher le petit Léon et sa nourrice. Mais elle ne voulut confier ce soin à personne, et résolut d’accompagner son père à Montvilliers.

Ce fut un grand plaisir pour le président que de les voir arriver chez lui ; quand il apprit le sujet de leur visite et le peu de temps qu’elle devait durer, sa gaieté fit place à de tristes pensées. Le soin de surveiller l’enfant d’Ermance était devenu pour lui un intérêt de tous les moments, et l’idée de s’en séparer l’affligeait vivement ; d’ailleurs il craignait que l’air de Paris ne détruisit tout le bienfait de celui de Montvilliers, car l’enfant commençait à se fortifier et l’on espérait l’élever. À toutes ces raisons d’inquiétudes et de regrets, il s’en mêlait d’autres plus sérieuses encore : madame de Lorency, qui en connaissait toute l’importance, promit à son oncle de lui ramener son petit protégé aussitôt après la cérémonie du baptême.

En venant près de son oncle, de son guide éclairé, Ermance avait espéré qu’il lui fournirait un moyen de se soustraire à cette solennité, dont la pompe devait lui paraître si cruelle ; mais le président, loin de céder aux scrupules de sa nièce, lui avait ordonné ce supplice comme une expiation indispensable ; et lui-même, ayant préparé la nourrice à ce qu’elle appelait un grand voyage, il les engagea à le quitter un jour plus tôt pour donner à la nourrice et à l’enfant le temps de se reposer à Paris avant de se rendre à Fontainebleau, où devait avoir lieu la cérémonie.

Plusieurs autres enfants appartenant à de grands dignitaires ou à des officiers en faveur devaient partager l’honneur ac-