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SIMON, tirant une croix attachée à un ruban.

Hélas ! non, monsieur ; cette croix que Marie m’a chargé de vous remettre, est la seule chose que nous trouvâmes sur elle.

SAINT-ELME, avec empressement.

Donne-la.

SIMON.

« Tenez, m’a-t-elle dit en pleurant, s’il vous jure de m’obéir, de ne plus me revoir, vous lui donnerez cette croix comme un gage du plus cruel adieu. C’est tout ce que je possède au monde, qu’il la garde en souvenir de Marie. »

SAINT-ELME.

(Simon lui remet la croix.) Ô gage précieux !…

SIMON.

Si j’ai consenti à ce message, c’est dans l’espoir que cette croix servirait peut-être un jour de renseignement. Qui sait, un hasard heureux peut se rencontrer par un homme comme vous, au lieu que nous autres pauvres paysans, qui voulez-vous qui vienne nous chercher dans ce village.

SAINT-ELME.

Tu as raison, et je vais dès ce soir en parler à ma tante.

SIMON.

Prenez bien garde au moins de ne nommer personne.

SAINT-ELME.

Sois tranquille, veille sur Marie, songe que tu me