Page:Nichault - Marie.djvu/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LA MARQUISE.

Rien. (à part) Je m’abuse ; ne m’a-t-elle pas dit que la mort… C’en est fait… Mais pourtant… Ô supplice !…

SAINT-ELME.

Dans quelle agitation je vous vois ?

LA MARQUISE, cherchant à se contraindre.

Oui, j’en conviens, le sort de cet enfant m’intéresse ; et si l’on pouvait découvrir…

SAINT-ELME.

Vain espoir ! cette femme barbare en exposant ainsi les jours de son enfant, en le vouant à l’indigence, au malheur, n’a-t-elle pas abjuré tous les sentiments de mère ? Ah ! tout le prouve, son cœur dénaturé n’a pas même senti le remords.

LA MARQUISE, vivement.

Qu’en sais-tu ?

SAINT-ELME.

S’il était vrai, Marie serait-elle encore livrée à la pitié ?

LA MARQUISE.

Ah ! ce n’est pas la plus à plaindre. (à part) Ciel, je me trahis… Fuyons. (haut) Écoute, vois Hélène, Simon, questionne-les ce soir même sur les moindres détails relatifs à Marie, et reviens me les apprendre. La nuit arrive, je rentre au château. Il faut que je parle à mademoiselle Dupré, à mon frère ; il faut que je parvienne… Ne me suis pas, je l’exige ; mais ne perds pas un moment. Songe que je t’attends avec impatience.

(Elle sort dans le plus grand trouble.)