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MARIE.

Non, vraiment : pauvres comme nous le sommes, je ne pouvais plus mettre ici les habits que je portais à Norville, et j’ai repris ceux de notre village. Si j’avais su votre projet, j’aurais apporté la belle robe que ma maîtresse m’a donnée, elle m’allait si bien ! Je l’avais mise le jour où il me vit la première fois.

SIMON.

Ah ! ne parlons plus de ce M. Charles ; malgré ses beaux discours il ne peut t’épouser, et quand il s’y déciderait, tu n’en serais pas moins fort malheureuse ; car si tu devenais une grande dame, on te forcerait bientôt à nous renier, nous qui ne sommes tes parents que pour t’avoir élevée ; et, je te connais, tu ne t’accoutumerais jamais à nous voir mépriser.

MARIE, en lui prenant la main.

Non, jamais. — Vous dites bien ; n’y pensons plus. (Elle reste à rêver.)

HÉLÈNE, à Simon.

Recommandez-la bien à monsieur le Baron.

SIMON.

Rapportez-vous-en à moi, je sais traiter les choses ; mais elle doit être fatiguée, faites-la reposer quelques moments, je ne serai pas long-temps au château. (Il sort par la grille.)

HÉLÈNE, à Marie qui rêve.

Allons, viens, mon enfant ; je suis contente de toi, et je n’en doute pas, le ciel te récompensera de ta bonne