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me donne les moyens de nourrir ma mère, je la remplirai avec joie. Qui servirai-je ?

SIMON.

Une excellente maîtresse, la sœur du seigneur de ce château. Elle a bien auprès d’elle une méchante gouvernante qui fait sa madame jordonne. Mais, sois tranquille, tu n’auras rien à en souffrir. Monsieur le Baron l’a promis. Et puis d’ailleurs, mon enfant, dans ta condition il faut savoir supporter quelques sacrifices.

MARIE, tristement.

Après celui que je viens de faire je n’en ai plus à craindre, et vous pouvez répondre de ma docilité.

SIMON.

Mais ce n’est pas tout de te résigner, il faut le faire gaîment. Monsieur le Baron compte sur ta jeunesse, ta gaîté, pour distraire sa sœur de la tristesse qui l’accable, et je veux qu’en faisant la lecture à ta maîtresse tu ne penses pas à autre chose. Enfin je veux qu’on te trouve charmante, et qu’on dise : C’est pourtant le père Simon qui la rendue ainsi.

MARIE.

Je serai tout ce qu’il vous plaira, mon parrain. (En essuyant ses yeux). Je rirai s’il le faut. C’est bien le moins que je doive à toutes vos bontés.

SIMON.

Fort bien ; je vais de ce pas demander à monsieur le Baron quand je pourrai te présenter à sa sœur. Mais tu n’es guère bien habillée comme ça. N’as-tu pas une autre robe ?