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fortune, à qui la dois-je ? à ce brave poète que j’ai servi pendant quinze ans.

GERMAIN.

Vous vous êtes enrichi au service d’un poète ?

SIMON.

Sans doute, enrichi d’un fonds inépuisable !

GERMAIN.

Eh bien ! vous pouvez vous vanter d’être le premier.

SIMON.

Entendons-nous ; tu parles d’argent, toi ! et cela n’a aucun rapport avec la richesse dont il s’agit. Je te parle de ce fonds de science acquis en copiant chaque jour des fragments d’un poème, d’une tragédie, d’un vaudeville même. Voilà ce qui meuble l’esprit d’un homme ; enfin, voilà ce qui m’a rendu le premier maître d’école du canton.

GERMAIN.

C’est une fort belle place, et que vous remplissez dignement.

SIMON.

Une place qui m’attire la considération de tous mes voisins.

GERMAIN.

Cela est si vrai que je vous en apporte une nouvelle preuve.

SIMON.

Ton maître voudrait-il de mes leçons ?