Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/81

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dans l’impossibilité de cacher ce malheur à ma tante, M. de Montbreuse lui avait écrit de se rendre aussitôt à S*** pour empêcher son fils d’entreprendre un voyage aussi dangereux ; il avait soutenu le courage de cette malheureuse mère en lui prouvant que ses soins pourraient sauver son fils, et ne lui avait pas caché l’état où cette triste nouvelle m’avait plongée.

Après m’avoir persuadée de la fidélité de ce récit, il fut convenu que madame de Nelfort nous dépêcherait un courrier aussitôt qu’elle serait arrivée à S***, qu’elle nous ferait donner exactement des nouvelles d’Alfred, mais qu’elle se garderait bien de lui apprendre que j’étais malade ; car elle était sûre, disait-elle qu’il succomberait à son inquiétude.

— Et comment saura-t-il donc, lui répondis-je, à quel point je suis touchée de son sort ?

— Comptez sur ma tendresse, Léonie, répliqua-t-elle, je lui prodiguerai toutes les consolations dont son cœur a besoin pour supporter votre absence.

En disant ces mots, elle se leva et m’embrassa en n’inondant de ses larmes. Je détachai de mon doigt