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ment pourrai-je me repentir d’une faute à laquelle je dois la certitude de vous intéresser ? Accordez-m’en le pardon, vous sans qui je ne l’aurais jamais commise ; permettez-moi d’espérer qu’un jour je recevrai le prix d’un amour que vous seule pouviez faire naître : dictez vos lois, et vous verrez si je sais obéir à l’être adoré qui d’un mot peut régler le destin de ma vie.

» Alfred de Nelfort.


Ce billet ne me laissait aucun doute sur l’indiscrétion de ma tante ; elle avait peint à son fils mon émotion, mes larmes, en apprenant son arrestation ; peut-être même avait-elle exagéré ma douleur pour le mieux consoler de ses regrets. Il n’était plus temps de dissimuler une préférence dont j’avais eu l’imprudence de faire l’aveu à la mère de celui qui en était l’objet. Cependant je voulais toujours obéir à mon père, surtout ne pas le tromper. Comment faire pour accorder tant d’intérêts différents ? Montrer ce billet à M. de Montbreuse, c’était livrer Alfred à son ressentiment, et ajouter au mécontentement que lui inspirait déjà sa