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contre, et nous fûmes très-surpris de voir qu’Alfred l’accompagnait, mais personne n’en fit tout haut la remarque.

Madame de Ravenay reçut chacun de nous avec toutes les marques de ses préventions particulières, et je fus assez heureuse pour me trouver dans ses bonnes grâces. Elle commença par se récrier avec l’accent du plus vif intérêt sur mon changement, ne cessant de répéter :

— Mais il faut qu’elle soit malade pour maigrir ainsi !

Et plusieurs phrases de ce genre qui n’étaient guère plus agréables pour moi que pour ma tante, qu’elle semblait accuser de négligence envers moi.

Madame de Ravenay possédait au suprême degré l’art de dire poliment des choses désobligeantes aux gens qu’elle n’aimait pas, et madame de Nelfort, malgré tout son esprit à les parer, ne les évitait pas toujours.

Pendant le dîner, madame de Ravenay demanda, comme par hasard, à Alfred, le nom de ce monsieur