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d’Aimery et me livrais un peu plus à mes occupations.

» Madame d’Aimery ne tarda pas à s’apercevoir de l’influence de Sophie sur ma conduite envers elle, «t le dépit qu’elle en conçut anima sa vengeance ; elle se servit de la crédulité du chevalier de Trémeuil pour satisfaire son amour-propre implacable.

» C’est au château de Montbreuse, c’est ici même qu’elle exécuta ses méchants projets. Le chevalier, comme parent de Sophie, fut invité par moi à venir passer l’automne au château de Montbreuse au milieu d’une société d’amis qui se détestaient plus ou moins, mais qui tous étaient d’accord pour aimer ce qu’on appelle la vie de château. Madame d’Aimery habitait alternativement sa terre et la nôtre ; elle s’était bientôt aperçue du sentiment que Sophie avait inspiré, sans s’en douter, au jeune chevalier de Trémeuil.

» À vingt ans, on cache mal un premier amour, et le pauvre Eugène, dans son inconséquence, se croyait un modèle de discrétion en ne parlant pas. Mais son trouble, à l’aspect de Sophie, n’ayant point échappé à