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quand je vis un matin entrer dans mon cabinet, sans se faire annoncer, le jeune sir Charles, fils du lord Andley.

» Son air égaré, le ton qu’il mit à me conjurer qu’on ne vînt pas nous interrompre, commencèrent à m’alarmer. Je le crus menacé d’un grand malheur, et m’empressai de lui offrir mes services avant de savoir comment je pourrais lui être utile.

» — Ma vie est entre vos mains, me répondit-il, sauvez un insensé que son délire peut conduire aux excès les plus coupables.

» Je lui demandai l’explication d’un si profond désespoir, et j’appris que madame d’Aimery en était l’unique cause. J’avais bien remarqué les soins de sir Charles pour elle, et la manière encourageante dont madame d’Aimery les accueillait, mais j’étais loin d’imaginer qu’il en dût résulter aucun malheur pour l’un et l’autre.

» Sir Charles me détrompa en me disant :

» — J’étais au moment d’épouser la fille de lady Erigton quand madame d’Aimery parut à Londres.