Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/204

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sophie pouvait se livrer trop facilement à un sentiment jaloux. Je lui en fis le reproche en lui jurant que nul être au monde ne saurait altérer l’amour qu’elle m’inspirait, et, dès cet instant, je fis le serment de lui consacrer ma vie.

» Elle me laissa le choix des moyens à prendre pour détourner le duc de Clarencey du projet de demander sa main, car, cette démarche faite, madame de Céréville aurait bien certainement sacrifié le bonheur de sa fille aux intérêts de son ambition maternelle, et rien n’aurait pu la fléchir.

» Persuadé de cette triste vérité, je pris le parti d’avoir recours à la générosité du duc de Clarencey, et lui fis l’aveu sincère des sentiments qui m’unissaient à Sophie. Il fut touché de ma franchise, et, voulant répondre par sa conduite à tout ce que je pouvais attendre d’un caractère aussi noble que le sien, il me promit non-seulement de renoncer à épouser mademoiselle de Céréville, mais de parler en ma faveur à sa mère pour mieux la convaincre de la résolution qu’il avait prise de ne pas donner de belle-mère à son fils.