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est bien coupable, ou bien mademoiselle Duplessis est plus qu’injuste pour elle.

— Injuste, méchante, n’est-ce pas ? Voilà bien comme l’on traite celle qui ne peut voir le mal sans en être indignée, tandis qu’on se laisse tromper par la douceur hypocrite d’une petite ingrate. Que mademoiselle demande à M. le comte comment il a surpris cette innocente ce soir dans le parc, et pourquoi M. de Nelfort s’est enfui du château à minuit, redoutant la colère de son oncle ? Mademoiselle verra si c’est moi qui invente des faits contre la vertueuse Suzette, et si je suis, comme elle le suppose, injuste et méchante.

Je n’en voulus pas entendre davantage, et mademoiselle Duplessis me quitta sans pouvoir obtenir un mot de réponse à tout ce qu’elle crut devoir ajouter à son indiscrétion pour la justifier.

Mademoiselle Duplessis était envieuse et médisante, mais incapable de mentir sur un fait aussi grave que celui qu’elle venait de révéler, aussi n’en doutai-je pas une minute ; d’ailleurs, en me rappelant les soupçons