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fleurs, étaient préparés pour nous recevoir ; dès que nous y fûmes montés on tendit les filets, et une musique harmonieuse se fit entendre. J’étais ravie de cette jolie fête ; enfermée depuis six semaines à Montbreuse, je n’avais point encore passé de journée aussi agréable, et je témoignai si franchement combien je m’amusais qu’Edmond en parut enchanté lui-même. Ma tante le plaisantait sur tout ce que sa passion pour elle lui faisait imaginer de galant.

Chacun se livrait à la gaieté lorsqu’un petit événement vint la troubler. En m’élançant du bateau pour toucher terre, mon pied rencontre une pierre qui le fait tourner, et je me donne une entorse. La douleur que j’en éprouve me fait jeter un cri ; mon père et madame de Nelfort effrayés, se retournent et me voient soutenue par Edmond qui, fort heureusement, me donnait la main quand je sautai et me retint dans ma chute. Alfred et lui aident à me transporter au château. On envoie chercher le chirurgien du village qui décide, en voyant mon pied, que je serai au moins trois semaines sans pouvoir marcher. Je souffrais déjà beau-