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chaque personne qui venait lui en faire compliment : « Convenez qu’elle a les plus beaux diamants qui soient ici après ceux des princesses. » Il est vrai qu’elle avait sur elle le prix de deux ou trois châteaux, ce qui n’empêchait pas le bon Rodolphe, d’avoir un air très-pauvre.

— Et M. de Varèze, a-t-il soutenu dignement le personnage du duc de Lauzun ?

À ce nom, Mathilde fit un mouvement qui fut remarqué par sa tante.

— Vraiment il ne l’a que trop bien imité, répondit madame de Méran d’un ton triste.

— Comment cela, reprit la baronne, aurait-il voulu épouser Mademoiselle ?

— Plût au ciel, qu’il n’ait pas eu d’autre pensée !

— Eh ! mon Dieu ! quel crime a-t-il donc commis ?

— Je n’en sais rien, reprit la vicomtesse, je ne suis restée que fort peu de moments près de lui ; il paraissait d’assez mauvaise humeur, car lorsque j’ai vanté l’exactitude, la richesse de son costume, il m’a à peine répondu, et s’est perdu dans la foule comme pour échapper à mon observation. Mais des gens qui l’ont suivi de près prétendent qu’il s’est livré avec si peu de ménagement à son ironie habituelle, qu’il a reçu ce matin l’avis de ne plus se présenter à la cour.

— Est-il vrai ? s’écria la baronne. Quoi ! vous pensez