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tégé. La présentation se fit à la satisfaction de chacun, et l’empressement de mademoiselle Aspasie à montrer son esprit à propos de l’opéra, et ses relations dans le monde, en nommant toutes les personnes qui occupaient les premières loges, apprit assez qu’elle était dans le secret. Jamais on n’avait fait tant de frais pour plaire au capitaine Rodolphe. Aussi en fût-il enivré au point d’y répondre par quelques grosses flatteries ; ce qui fit dire tout bas à mademoiselle Aspasie :

— Il n’y a vraiment que les gens d’un certain monde pour savoir dire d’aussi jolies choses.

Cependant le ballet commence, et M. de Varèze veut emmener Rodolphe qui occupe la place d’un gros parent de M. Ribet ; mais celui-ci, qui désire prolonger l’entrevue, fait signe au cousin de rester dans le corridor ; le parent ne veut pas comprendre un signe qui doit le priver du plaisir de voir danser mademoiselle Taglioni, il s’obstine à rentrer dans la loge, au risque d’étouffer tous ceux qui s’y trouvent, et M. de Varèze, que cette petite scène fait sourire en dépit de son humeur, la termine en sortant lui-même sous prétexte que la chaleur l’incommode. Mais on ne le laisse aller qu’après avoir fait promettre de venir le lendemain à la soirée dansante qu’Aspasie donne à ses jeunes amies. Le comte d’Erneville est prié de l’accompagner ; on les prévient que c’est une réunion intime, et on réclame leur indulgence pour ce modeste plaisir.

Pendant que Rodolphe s’évertuait à soutenir la con-